Quand mourir devient beau en Haïti

J'ai longtemps " bêché joyeux " pour un pays qui, en retour, n'a su m'offrir qu'un mourir est beau.
Quand on a beau mourir sans que les autorités concernées ne lèvent le petit doigt, mourir devient beau.

Mourir est beau parce qu'on m'a raconté que l'assassin de Ginoue Mondesir est plus libre que le vent, parce qu'on ne me laisse aucune nouvelle des ces simples citoyens qui se sont fait assassiner en revenant de la banque, parce qu'on ne m'a encore rien dit concernant la mort de Frédérique Viau.

Mourir est beau parce que j'en ai vu , des morts et des victimes. J'en ai vu, des familles attristées réclamant justice et réparation pour des proches perdus mais j'en ai entendu, davantage, des " l'enquête se poursuit ''.

Mourir est devenu beau parce que nous l'acceptons. Et tant qu'on accepte une situation, elle demeurera inchangée.

Je pleure ma propre mort et j'en suis indigné, parce que si justice avait été faite aux précédentes victimes, peut-être que mes assassins auraient hésité avant de m'éventrer comme ils l'ont fait hier soir à Fontamara. Ou peut-être qu'ils ne l'auraient pas fait du tout, par crainte de crever en prison.

N'espérez pas que mon âme repose en paix, ne le souhaitez pas, non plus. Comment voulez-vous que je repose en paix alors que je rôdais tout juste autour de la vingtaine?

Surtout, ne pleurez pas ma mort. Rendez-moi justice ou faites en sorte qu'on me la rende. Sinon, on aura beau mourir et les enquêtes se poursuivront à l'infini...


Ludnear D. AUGUSTIN

Commentaires

  1. Proud of you Lud. Tu ne cesses d'emprunter ta voix ta plume aux victimes pour exrprimer leurs frustrations et leurs revendications. Tu es appelee a etre la voix de la jeunesse. Continue ta lutte. N'abandonne pas. Proud of you

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