Prefac : Un bien-mal en pire en prolifération

Il n'est pas méconnu qu'àprés les examens du Baccalauréat, les bacheliers se font une seule obsession; c'est d'entrer à l'Université. Désir louable pour une Jeunesse qui se veut être prête face aux grandes évolutions des sociétés du monde dans un Etat en voie d'extinction si ce ne serait pas encore le cas! Donc, face à une education à plusieurs vitesses d'une politique d'Education d'Etat en veilleuse, chaque entité de la Société, le plus singuliérement possible, opte pour son propre programme éducatif. Il en resulte que les résultats du Baccalauréat sont toujours hypotéqués et l'échec se trouve le plus souvent dans ce qu'on appelle les écoles '' bòlèt'' constituant le plus grand pourcentage des établissements scolaires en Haïti. De ce constant, quel comportement adopté pour rectifier le tir si ce ne serait pas finalisé le mal par notre conception libertine de l'Université tout en liant et indexant ce qui constitue le phénomène '' Prefac'' englouti et dévié de tout ce qu'il a été.

     
Autrefois, l'Université d'Etat d'Haîti (UEH) detenait le label des excellences au terme de formation, de prestige, de grandeur et de tout autre qualificatif pouvant vous procurer de l'admiration et de l'estime, même si à une certaine époque, elle, seule, existait. Comprenant l'engouement d'entrer à l'UEH et voulant aider les jeunes ne se sentant pas prêts à subir le concours d'admission, des étudiants de l'UEH, avec désintéressement, se faisaient un devoir d'accompagner ces derniers afin de les guider pour mieux aborder le fameux concours d'admission. Ce mode d'accompagnement se faisait surtout par des méthodes anti-pédagogiques afin de mettre le postulant ( l'encadré) sous pression pour qu'il puisse, au fur et à mesure, assimiler toutes les informations nécessaires, les rouages fondamentaux des examens pour contrecarrer le stress du concours d'admission. Sur ce, voulant surfer sur les vagues de la prudence, il ne saurait pas abusif de dire que c'est ainsi le mot '' prefac'' a été inventé.

Depuis plus d'une quinzaine d'année, ce phénoméne n'a cessé de produire l'effet multiplicateur, et de nos jours, bafoué, si ce n'était pas pour un certain droit de réserve il aurait été convenable de dire, par tout le monde ( étudiants, individus, les structures d'organisations et organisées, des gouvernements sinon des politiques...etc.). À présent il est coutume que, durant et âprés les examens du Baccalauréat, les affiches (flyers) pleuvent et peindre les murs des Facultés, des écoles; les banderoles déguisant le ciel des rues en associant le mot '' Prefac" de tout qualificatif. Face à ce marketing captivant et acharné, il est clair que des sommes ont été investies et des efforts considérables en énergie ont été dépensés pour l'organisation de prefac durant trois (3) semaines à un (1) mois suivant la dâte du calendrier du concours d'admission de l'UEH et des '' Université'' privées. 
En effet, l'idée génératrice des étudiants-initiateurs d'aider les autres à obtenir leur admission à l'UEH n'est plus. Or, autrefois l'organisation de Prefac, faisant battre le coeur de ceux qui voulaient aider, pouvait se confiner dans ce qu'Odette Roy Fombrum appelle '' konbit tét ansanm'', mais maintenant hélas ! C'est devenu '' yon biznis tét ansanm''. Qu'il ait des '' Universités'' privées qui organisent des prefacs et d'autres qui organisent des prefacs continus durant toute l'année, ou encore, des Ecoles, des structures d'etudiants, de la société civile qui se baignent en pleine dans, il est abdolument objectif de dire que cette activité dénommée ''Prefac'' est de toute evidence une porte ouverte sur des grandes opportunités à court, à moyen et à long terme.

   Par ailleurs, il est bruit qu'on cherche à structurer cette activité à la manière de l'ecole classique mais sachez, qu'une telle démarche n'est autre que l'expression de l'échec total de notre système éducatif et le reflet de notre capacité à renforcer notre incapacité de changer les choses.
Enfin, pour avoir la prétention de conclure cette réflexion qui, d'une part subjective, d'autre part objective, mais en un mot, subjectivement objective. L'imperatif nous fait injonction d'emprunter l'arrogance ou du moins l'expression arrogante de son Excellence Monsieur le Président de la République pour dire que Prefac, ce désordre éducationnel, est devenu une activité économiquement rentable pour cerrtains et profitable pour d'autres; socialement intéréssante et politiquement bénéfique pour ceux/celles qui en savent organiser et qui en organisent, point barre.

Cliffton SYLVAIN
Tel: (509)36091926
cliffton.syl@gmail.com

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre à Mon Père

À toi, mon âme sœur manquée

A la rencontre du Député Micalerme PIERRE