Je suis allergique aux serviettes hygiéniques…



Tiens, voilà ! J’aborde la question qui fâche en employant la première personne parce que je veux, et je l’assume, prêter ma voix à toutes les femmes d’Haïti et du monde qui courbent l’échine sous le fouet de nombreuses exigences faites par la société sans se rebeller et qui peinent à parler de leurs ennuis. Escarpins. Cheveux luisants. Chignons parfaits et sévères. Eyeliner. Ombre à paupières. Rouge à lèvres et toute l’artillerie censée marcher de paire avec la féminité. Oh et… Il ne faut pas oublier, une femme se doit de toujours garder son sourire. Tout le monde semble se soucier de la gent féminine, du moins, de son apparence mais… qui se soucie réellement de son bien-être ?

En effet, de la puberté (généralement vers l’âge de 12 ans) jusqu’à la ménopause, les individus de sexe féminin connaissent généralement une manifestation visible du cycle menstruel soit un écoulement de sang évacué par le vagin de manière périodique. Les règles.  Elles viennent, très souvent, avec des malaises comme la nausée et peuvent être  très douloureuses (on parle alors de dysménorrhée). Les douleurs menstruelles toucheraient 50 à 60% des femmes fécondes, selon le groupe d’âge. Pour faciliter l’absorption des flux sanguins découlant des menstruations, les femmes utilisent des tampons, des coupes menstruelles, des morceaux de tissus (surtout en milieux ruraux et/ou défavorisés haïtiens) et plus fréquemment, des serviettes hygiéniques. Ces dernières sont des protections externes que les femmes utilisent en les fixant sur leurs sous-vêtements (culottes). Elles sont conçues avec des produits chimiques qui provoquent très souvent des effets indésirables et nuisibles.
Des trente-deux (32) jeunes filles haïtiennes, âgées entre 20 et 25 ans, que j’ai questionnées, dix-neuf (19) -soit  59,37%- ont avoué avoir eu des réactions allergiques après utilisation de certaines serviettes hygiéniques. Ces réactions se manifestent généralement par des irritations et des brûlures localisées au niveau de la zone vulvaire, des démangeaisons et parfois même des furoncles au pubis. Elles seraient certainement liées à l’adjonction de composés chimiques irritants et de produits parfumés. Par ailleurs, certaines disent se sentir plus en sécurité en utilisant des serviettes hygiéniques fabriquées à base de coton.

Les irritations intimes et les allergies liées à l’utilisation des protections hygiéniques peuvent  gravement nuire aux personnes qui y sont en proie parce que très souvent, ça gratte, pique et brûle hypothéquant ainsi leur bien-être et plein épanouissement.
En cas d’irritation, il serait préférable d’utiliser un savon destiné à la toilette intime. Quant aux furoncles, il suffit de les laisser mûrir avant d’en évacuer le pus ou alors, pour écarter tout risque d’infection de la peau, se servir d’un savon antiseptique pour nettoyer la zone enflammée. Mais la meilleure chose à faire est d’identifier la marque de serviettes ayant provoqué ces malaises et ne plus l’utiliser. Et, en cas de complication, voir un médecin spécialiste en la matière enfin… si on a les moyens.  Bienvenue donc en Haïti !

Parlant d’Haïti, nombreux sont les haïtiens qui ne peuvent pas s’offrir le luxe de manger à leur faim au quotidien. Autant dire qu’il arrive aussi que certaines filles ne puissent même pas se procurer une protection dont le prix plancher est de soixante(60) gourdes (monnaie haïtienne). Dans ce cas, elles sont forcées d’utiliser du ‘’linge’’ qui ne contient pas de substances chimiques mais qui peut s’avérer moins absorbant. Dans ce cas, qu’elles s’assurent de bien laver, stériliser ce ‘’linge’’ et surtout, qu’elles s’assurent de les exposer à des endroits très propres.

 Alors…
Mesdemoiselles, mesdames, mes congénères, nous avons porté l’humanité dans nos entrailles. Et nous la porterons longtemps encore. Mais que cela ne nous empêche pas de prendre soin de nous et de faire bien attention aux produits que nous utilisons pour absorber nos flux sanguins mensuels. Nous nous battrons s’il le faut contre toutes ces industries qui nous empoisonnent à petit feu. Et, je l’avoue… Nous avons gagné tellement de grandes batailles que perdre celle-ci serait l’exception qui confirme la règle… pardon, nos règles !
                                                                                             Ludnear Diane AUGUSTIN

Références : www.medisite.fr
                     

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