La Jeunesse Haïtienne face à une offre politique désuète

2015 est une grande année électorale qui permettra à la population haïtienne de renouveler son parlement, d’élire les dirigeants au niveau des collectivités territoriales et à la magistrature suprême du pays. Depuis juillet, mois qui a marqué le lancement des campagnes électorales des premières tours législatifs en Haïti, nous constatons qu’une pléiade de candidats utilise comme sujet de débat de fonds les jeunes et des projets pour la jeunesse. Cependant, une question se pose : "Ces spéculations et projets répondent-elles véritablement aux besoins des jeunes" ?

Cette semaine, les candidats à la présidence sont en campagne électorale, mais que proposent-ils en réalité pour les Jeunes Haïtiens? Rien ! Eh oui, je dis bien rien. Avant même de commencer leurs discours durant ces campagnes de promotion, ils parlent d’eux-mêmes. Ils évoquent leurs forces, leurs créativités, leurs aptitudes à pouvoir changer la situation du pays et leur pouvoir authentique d’assurer un avenir meilleur à la population. Certains d’entre eux font de la jeunesse, un slogan, un discours de campagne et même leur cheval de bataille. Mais au fond, ils ne proposent rien pour la jeunesse.

Photo Credit: Parlons d'affaires

En fait, la situation de la jeunesse haïtienne est caractérisée par des paradoxes criants, des écarts extrêmes en termes de ressources surtout socio-économiques et culturelles qui diffèrent selon les sections communales, les communes et les catégories sociales. Par conséquent, la "jeunesse" se révèle de plus en plus être une catégorie sociale qui affronte les pires difficultés de la société haïtienne.

Quand, dans une élection générale,  l’éducation, de la création d’emploi, l’environnement ainsi que l’intégration  des jeunes au niveau socio-économique, politique et culturelle sont marginalisés, on ne peut s’attendre à rien de mieux. Nous sommes face à une classe politique moribonde qui propose à la jeunesse haïtienne une politique désuète qui ne répond guère à ses aspirations, ses besoins et même à ses défis immédiats.

En effet, les candidats ne savent point qu’ils font face à une jeunesse qui cherche à s’épanouir, à développer son esprit de créativité, à goûter à la culture, de connaître sa vraie valeur et d'étendre son champ d’esprit civique au sein de la société. Ils oublient qu’ils ont face à des jeunes auxquelles ils doivent redonner le plaisir d’aller à l’école et de former aux métiers de l’avenir.

Cette campagne électorale avant même de se terminer laisse déjà un mauvais goût dans la bouche des jeunes haïtiens. Face à cette insatisfaction, nous devons entreprendre des actions et passer de l'indignation à l'engagement afin que la société trouve des solutions constructives qui serviront à aider la population à sortir de cette situation de misères et de crasse dans laquelle elle vit.

Kenley Talmer

talmerk@gmail.com